Pour nos grands-mères et pour nos filles
Depuis quelques mois, tous les samedis c'est pareil. On se rend au marché et on les croise systématiquement. Ces vieux mecs abjectes qui brandissent leurs pancartes et leurs Ave Maria dans le mégaphone.
Ils sont là pour faire entendre leur désir de voir le centre IVG de l'hôpital Tenon disparaître à nouveau. Quand on passe près d'eux pour rejoindre le stand de légumes, je sens les larmes qui me montent aux yeux. Ca me déchire le coeur d'imaginer que de telles choses puissent être remises en question. Ca me dégoûte et ça me blesse terriblement.
On a tous une grand-mère qui a mis sa vie en danger dans des conditions monstrueuses, seule et bouleversée, pour tenter de choisir un pan de sa vie de femme. Jamais, jamais, jamais on voudrait ça pour nos filles. Jamais.
La semaine prochaine, après le stand de légumes, j'irai marcher à côté de ceux qui viennent défendre nos droits, ceux qui chantent plus fort que les chants religieux, et ceux qui brandissent les drapeaux de la liberté. Qui vient avec moi ?
Et voilà de quoi il en retourne exactement pour celles et ceux que ça intéressent :