La paix
Ça fait un bon moment que je n’ai pas pensé à l’allaitement de l’Oisette. Bien longtemps que je n’ai pas remis en cause mes choix, mon histoire et mes regrets.
Pourtant, il y a quelques semaines (ou mois), j’y pensais très régulièrement. J’avais la désagréable impression, l’insidieuse sensation d’avoir raté quelque chose, de ne pas avoir persévéré là où il aurait fallu, de ne pas avoir été une mère à la hauteur, finalement.
Désormais je me trouve complètement idiote d’avoir pensé une chose pareille. De m’être bêtement infligée cette amertume inutile et culpabilisante.
Certes, j’ai été mal conseillée. Certes, je n’ai pas eu le courage – que dis-je, les couilles – de dire merde à mes patrons pour pouvoir assurer cet allaitement que je souhaitais long, finalement. Certes, je me suis pliée au regard de mes copines, qui voulait me retrouver comme avant.
Mais mince. Tout va bien. J’ai allaité ma fille et ça s’est merveilleusement bien passé. Des moments difficiles, il y en a eus. Avec le biberon aussi, d’ailleurs.
Arrêter de lui donner le sein a été à la fois un réel soulagement et en même temps un énorme déchirement. Ces deux sentiments pour plein de raisons que je n’ai pas du tout envie de détailler ici, parce que je trouve cela trop intime.
Je suis incapable de dire ce qu’il en a été pour ma fille. J’ai la sensation qu’elle l’a très bien vécu.
Je sais que je suis une bonne mère. Tout comme je l’aurais été en l’allaitant deux ans, ou pas du tout. Et pour s’en rendre compte, il faut juste faire la paix avec soi-même, arrêter de mettre la barre beaucoup plus haut que soi. Et apprendre, petit à petit, que devenir parent, c’est être patient, modeste et conciliant avec soi, avec son conjoint, et avec ses enfants, justement.
Edit : je me rends compte que c'est la semaine de l'allaitement, ce billet tombe à pic !