Le tricot de la dernière minute
Bonjour les gens.
Aujourd'hui, j'ai eu envie de vous donner mon point de vue sur le débat idiot qui remplit les articles des unes et des autres de commentaires hallucinants. Et puis en fait on s'en fout. Je pense ce que je veux, vous aussi, et vous n'avez pas besoin de savoir si je mets des couches lavables ou non à mon Oisette pour continuer de me lire. Sinon, je crois qu'il est temps de passer votre chemin.
Non, finalement, j'ai eu envie de faire cet article que je peine à faire depuis quelques mois, et qui me tient à coeur. Cet article qui va parler d'amitié. Et de couverture.
Au neuvième mois de grossesse, mes deux meilleurs amies ont déboulé un jour chez moi en début d'aprem pour un énième thé-rami (oui, nous avons beau avoir 26-27 ans, on est capable du pire). Mais cette fois-là, elles avaient une surprise. Des aiguilles et de la laine. Gêne, dégoût, je ne savais pas bien comment leur dire : en fait, le tricot et moi ça fait 4, ma mère avait essayé de m'apprendre une fois et ça avait été un beau fiasco. Rapidement, je fus rassurée, elles ne savaient pas non plus, mais étaient allées apprendre les rudiments dans un petit atelier et se sentaient d'attaque pour me montrer. Le défi était simple : chacune une couleur de laine, et l'on devait toutes tricoter 43 rangs jusqu'à épuisement ou presque. 3 couleurs : beige, bleu foncé et bleu turquoise. J'ai hérité du beige. Le but ultime étant de rassembler les trois pièces pour en faire une jolie couverture de naissance. A moins d'un mois de l'accouchement, c'était un peu ambitieux. Moi, j'avais du temps, j'ai terminé mon travail en à peine 15 jours. Pas parfait, le travail, hein. Celle qui était en charge du bleu turquoise a terminé presque aussi vite que moi. Et beau le travail, régulier, serré. Très beau. C'est même devenu une passion pour elle, depuis ! La dernière a peiné à rendre le sien. Et il fallait voir dans quel état ! Lâche, avec des trous, lourd... Une horreur.
Je me souviens bien du dernier rami-thé-fin de tricot. Un dimanche après-midi. On avait enfin réussi à se caler une date pour que les trois morceaux soient réunis. La journée est passée trop vite, on n'a pas eu le temps de rassembler les morceaux.
Le lendemain, je me réveillais avec des contractions régulières. Alors, pour m'occuper, en attendant le début de la fin, j'ai joint les morceaux entre eux. Entre deux contractions, hop, un coup d'aiguille. Quand, le lundi soir, la couverture fut enfin terminée, j'ai pensé : "ça y est ma fille, tu peux venir, ta petite couverture est terminée".
Et elle est née le lendemain.
Par contre, c'est pas pour autant que j'ai utilisé la couverture, hein. Parce que je crois que je n'ai jamais rien vu d'aussi moche de toute ma vie. Mais elle est pleine d'amour et de chaleur, cette couverture. Elle est rangée dans le dernier tiroir de la commode de la petite chambre. Et elle attend que l'Oisette soit assez grande pour que je lui raconte l'histoire de sa couverture de naissance.