Crèche, oignon et rancunes
Bonjour les gens.
Peut-être vous savez-vous que la quête du Graal de tout habitant de région parisienne qui se respecte est une place en crèche pour son môme ? Et peut-être vous souvenez-vous aussi que nous étions en très très bonne voie pour en obtenir une (et en bonne voie pour devenir dingue aussi, je vous l'accorde) ?
Eh bien depuis la semaine dernière, on sait que c'est foutu.
La gentille voisine (désormais enceinte jusqu'aux yeux, et même au-delà), présidente de l'asso de la crèche que nous convoitions, est venue toquer à notre porte un soir, penaude, le ventre entre les jambes.
"Ils ont décidé de prendre arbitrairement tous les enfants nés la première moitié de l'année." Voilà, à peine 7 mois, et ma fille connaît déjà le calvaire que j'ai enduré toute ma vie : être née à la fin de l'année. J'exagère un peu, mais franchement c'était relou des fois.
Pour vous dire comme on est dans une phase de win-win en ce moment, le jour de l'annonce fatale fut aussi le jour du vol de mon portefeuille – et de tous mes papiers – et le jour de l'amende de scooter de Papa Oiseau. On aime bien condenser les merdes dans la famille Oiseau, comme ça on est tranquilles pour quelques mois après (je tape tout ça sur mon petit clavier en bois bien sûr).
Pour ce qui est de cette fameuse place en crèche, même si je suis un peu déçue, je suis surtout soulagée de ne pas avoir à licencier la nounou de l'Oisette, de ne pas avoir à les séparer toutes les deux, de ne pas chambouler le quotidien affectif de ma fille, de l'épargner des maladies infantiles par paquets, de lui assurer des bras contre les chagrins et de l'attention pour toutes les étapes à venir.
Par contre, ça ne m'empêche pas de recevoir ma voisine avec des arrières-pensées de vieille harpie :
"Salut, vous auriez un oignon à me dépanner ?
- Chais pas, t'as une place en crèche, peut-être ? Non ? Bah nan j'ai pas d'oignon…"
Rancunière, la Mère Oiseau, non ?