Didier
Bonjour les gens.
Non non, je ne vais heureusement pas vous parler du film Didier. Non, je vais vous parler de Didier, le doudou de l'Oisette. Ou plutôt de comment Abdul est devenu Didier. Et non, je n'incite pas ma fille à croire aux principes de l'assimilation de la culture française. Non, c'est un choix délibéré qu'elle a fait elle-même.
On a eu beau s'évertuer à répéter inlassablement "Oh regarde Abdul", "Abdul, il fait dodo", "tu veux Abdul ?", rien n'y a fait.
Dès ses six mois, il suffisait qu'elle entre-aperçoive Abdul pour s'exclamer, avec une joie non dissmulée dans la voix : "Didididididiiiiiiiiiiiiiiiééééééé". Et ça pendant des heures, des jours, des semaines, et des mois maintenant.
Alors, on s'y est faits. Abdul s'appelle désormais Didier. La nounou est au parfum et n'a pas honte de me dire tous les soirs sur le pas de sa porte : "J'ai bien mis Didier dans le sac, mais il faudrait peut-être le laver, il sent des pattes."
Et moi, je ne calcule même plus l'effet que peut faire sur les voyageurs du bus ce genre de discussion avec l'Oisette : "Tu l'aimes ton Didier, hein ? Il est beau Didier. Il est où Didier ? Tu veux Didier ? Tu lui suces la queue à Didier ? Oh, comme c'est mignon…".
Ce qui est moche, c'est qu'elle aura déjà dit mille fois plus souvent "Didier" que "Papa".